Une ligne éditoriale au service de la littérature contemporaine

Pélagie est un prénom, une figure féminine et une méduse qui émet de la lumière la nuit. Le prénom, parce qu’il fait partie de mon identité*. La figure féminine, parce que, si la lecture n’est pas seulement affaire de femmes, il est venu le temps où les éditeurs sont aussi des éditrices et ne s’appellent plus toutes Gaston (Gallimard). La méduse, parce que j’aime cette image de la littérature : elle a du piquant et contribue à éclairer le monde.


Pourquoi publier de la littérature générale ?

Appelée aussi « littérature blanche », la littérature générale se définit généralement par la négative. Elle n’est pas du polar, ni du fantastique, ni de la science-fiction. On l’oppose ainsi aux littératures de genre. Mais qu’est-elle alors ? Que cache ce gros mot : « littérature générale » ? Sans doute des personnages qui agissent comme des révélateurs de notre époque, de notre société. Paradoxalement, elle se veut universelle, éternelle presque. Elle a l’ambition de traverser le temps, de durer. Les bons romans sont des romans qui résistent à l’usure du temps. Ils ne sont pas limités à 170 caractères comme les posts Twitter ni ne disparaissent au bout de 24 heures comme les stories Instagram. On lit encore avec bonheur Le Comte de Monte-Cristo, d’un Alexandre Dumas né il y a plus de 200 ans… Et on le relira à l’avenir, différemment. C’est la folle ambition des auteurs, et des éditeurs derrière eux : voir plus loin que nos petites vies.


Parce que la littérature générale est un vaste terrain d’expression

La littérature est un terrain de jeu. Vaste, infini et qu’on n’aura jamais fini d’explorer. La page blanche impressionne, parce qu’on connaît le pouvoir des mots. On sait à quel point ils nous façonnent, nous transforment. Les grands auteurs ont ce talent, qui créent des mondes par la puissance de leur narration, par leur vision singulière, parfois la seule « force interne de leur style » (dixit Flaubert à propos de Madame Bovary). C’est cela aussi que revendiquent et défendent les éditions Pélagie : la littérature comme moyen d’expression. Chacun peut s’en emparer, qui pour jouer avec les mots, qui pour faire passer un message. D’autres encore subliment un vécu traumatique qui ne saurait se dire autrement.

Parce que je crois que la littérature générale est une nécessité

Victor Hugo, Guy de Maupassant, Colette… ne savaient pas faire autrement. Les grands lecteurs non plus ne savent pas vivre sans livres. Pendant l’épidémie de Covid-19, les librairies ont fermé, considérées comme non nécessaires. Pour moi, et pour beaucoup d’autres, elles l’étaient pourtant. Je dépérissais, sans nourriture de l’âme. Nous avons fini heureusement par obtenir gain de cause : les librairies ont rouvert, et j’ai repris goût à la vie. À voir le nombre de candidatures de lecteurs correcteurs, de traducteurs ou encore d’éditeurs adressées chaque jour aux éditions Pélagie, les romans continuent (et continueront longtemps) de nous attirer. La littérature générale ne ment pas : nul besoin de décor apocalyptique, ni d’enquête à résoudre. On part du quotidien le plus ordinaire pour en révéler le caractère extraordinaire : ses aberrations, ses mensonges, ses folies…


Parce que la littérature contemporaine dépasse les frontières

Il est vrai que les éditions Pélagie sont nées en Bretagne, et que cet ancrage a toute son importance. D’abord, parce que la pélagie est une méduse, et nous aimons l’idée que le fil bleu de la mer et des océans relie nos différentes publications. Il faut voir là un horizon des possibles, rien de restrictif ni d’enfermant. À y regarder de près, on s’aperçoit que ce thème irrigue toute la littérature contemporaine. Ensuite parce que la proximité avec nos auteurs, avec nos lecteurs, avec les libraires compte beaucoup. L’auteur de Jingle Breizh vit dans les Côtes d’Armor, l’autrice de Parmi les mots est originaire de Saint-Michel-Chef-Chef, petit village du bord de mer. Mais leurs ouvrages résonnent bien au-delà des frontières.

* C’est mon quatrième prénom.

Charlotte Fontanella, à l’initiative des éditions Pélagie

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